Ce que je regarde face à une candidature de rédacteur Web

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Les critères significatifs quand on fait passer une audition de collaboration

À SEOmantique, nous sommes en passe de finir une grande campagne de recherche de collaborateurs. Cela a duré un mois et demi, avec des contacts, des appels, des essais, des discussions, explications, négociations et finalement, le recrutement dans l’équipe de trois nouvelles freelances que j’espère pouvoir compter parmi nous pendant longtemps.

Plus d’une fois, alors que je mettais un terme à une audition, le rédacteur m’a interpelé pour me demander la raison, simplement, de mon refus. Voici donc un sujet d’article sans doute un peu douloureux pour moi comme pour certains de nos lecteurs, mais, je l’espère, réellement utile à toute la profession.

Comment choisir de ne pas contacter un rédacteur Web ?

Commençons par le début. Pour trouver les perles rares, je dois parcourir des réseaux qui rassemblent les rédacteurs web et qui me permettent de les contacter. Le monde des rédacteurs Web est très loin d’être fédéré, et pour beaucoup, ils sont dans une bulle sans interaction avec leurs compatriotes de la plume. J’ai tenté Facebook et Twitter, Linkedin et Google +, en diffusant mes liens vers l’annonce de notre site, le hub central. Quelques réponses, par mail, ont suivi.

Étudiante

Pourquoi ne pas choisir une candidature suite à un contact par mail ?

Quand je reçois un mail d’un candidat à la collaboration, je lis son contenu. La plupart du temps, il s’agit d’un copié-collé non personnalisé d’une lettre de motivation vendeuse, ce qui donne une sensation de faire partie d’une liste de « et pourquoi pas » pas très engageante.

Quand le texte est personnalisé, je m’attarde à regarder s’il y a des fautes. C’est bête, mais « comme on fait son lit, on se couche ». Me contacter alors que je dirige une équipe Premium en bâclant le premier échange écrit ne peut qu’augurer un manque de rigueur qui est incompatible avec mes recherches.

Enfin, je regarde si le rédacteur, dans sa proposition, me parle d’amour de l’écriture, de passion des mots, de goût pour la perfection stylistique, de fureur d’écrire. Cela me fait toujours penser à ce superbe édito coup de gueule de Camille Gillet qui rappelle que c’est un métier, pas un loisir, et que je préfère quelqu’un qui assure la discipline du travail régulier à quelqu’un qui cherche à se faire rêver avec des mots au kilomètre.

Pour finir, je regarde si le rédacteur me donne des domaines restreints de sujets qu’il souhaite traiter : « Mode, santé, voyage, loisir ». Je ne suis pas là pour accomplir ses rêves et ma réalité est faite de sujets plus ou moins glamour au quotidien. J’ai besoin d’un tout-terrain avant tout. Quelqu’un qui m’accompagne dans l’effort commun, et non pas avec qui je dois négocier pour avancer, au risque de décevoir nos clients qui ne seront pas livrés. Êtes-vous ma solution ou mon problème ?

Comment ne pas m’enthousiasmer à la réception de textes d’exemple ?

Avec un petit CV qui permet de savoir à qui je parle, même si ce parcours ne compte qu’à peine dans notre audition, le rédacteur m’envoie deux exemples d’articles. Je demande à ce que ce soient des textes qu’il ait livrés à un client, pour mesurer ce qu’il accepte de leur vendre. J’ai été souvent très surpris de voir des écrits vides de sens, pleins de fautes, simplement faux ou bâclés dans ces exemples. Cela en dit long sur la confiance qu’un client peut avoir envers ces rédacteurs…

Pour les textes qui viennent de blogs personnels, de poèmes confidentiels, de livres auto-publiés, d’improvisation à chaud pour proposer un truc quand même ou simplement des extraits de 3 lignes de fiches produits avec bourrinage de mots-clés, ne pouvant rien en déduire, je les refuse, par respect pour notre profession et sa valorisation.

Si un texte me semble simplement clair, efficace, avec un style cohérent, sans répétitions, et qui répond bien à la question posée, j’invite le rédacteur à passer un essai. Et ce genre de texte est finalement assez rare au fil de mes recherches. Tous pas bons ou très mauvais choix de sélection ? C’est en tout cas le premier objet d’analyse lors de nos échanges.

Pourquoi ne surtout pas contacter un rédacteur sur une plate-forme dédiée ?

Comment différencier deux rédacteurs sur Hopwork par exemple (excellente plate-forme pour freelances, parmi d’autres) ? Il y a bien des indicateurs de recommandations, des notes, mais je ne connais pas leurs clients.

Pour la plupart, les prospects de ces plates-formes ont besoin de contenus, de mots, pour du SEO, pour des fiches, pour un blog, remplir vite et bien. Ils ne sont pas rédacteurs eux-mêmes et ne savent pas aussi bien que moi juger de la qualité d’un article. Donc les étoiles récompensent les bons comme les moins bons, sans que je puisse les distinguer. Aussi, je regarde le descriptif et les textes d’exemples.

Il y a une photo du rédacteur, et cette photo en dit déjà long. Je me méfie de ceux qui ont de grands talents de mode et de photographie, et qui ne laissent pas les mots les promouvoir. Vendre du rêve par l’image, ce n’est pas comprendre notre métier de rédaction. C’est un autre travail de content manager.

Je me méfie également de ceux qui ont 10 casquettes. CM, Redacteur, Content Manager, secrétaire, blogueur, social media manager, traducteur, documentaliste, intégrateur, programmeur, relation influenceur. J’ai mis des années à maîtriser mon écriture Web, et je ne crois pas à la facilité de mon savoir-faire. Pas au niveau que je recherche en tout cas.

Enfin, je regarde le texte de présentation. Quand certains annoncent savoir copywriter et que leur texte ne l’est pas, je m’interroge. Quand d’autres me parlent d’originalité et que leur présentation est scolaire, je doute. Quand il y a des fautes, des non-sens, des champs lexicaux croisés, des présentations partielles, je le prends pour échantillon de texte et passe mon chemin. Au final, dans ce premier échange avec le rédacteur, si je ne suis pas convaincu de ses capacités, je lâche, et pour avoir épluché énormément de pages, les présentations efficaces sont rares.

Comment juger un rédacteur Web sur un seul texte d’exemple bâclé ?

Certains mettent sur leur profil un article d’exemple, et c’est une très bonne chose. Cependant, je ne m’explique pas les choix irraisonnés d’articles que je croise. Une fiche produit ? Un simple chapô de site ? Un article de blog bourré de fautes ? Parfois juste une légende sous une image ou une maquette de site ? C’est un peu comme quand je reçois des propositions d’articles en format HTML, juste enregistrés, pour « ne pas que je connaisse l’adresse du client ». Véridique. Ce genre de démarche de défiance stresse inutilement la relation professionnelle et dessert fatalement le rédacteur.

S’il y a un texte, souvent sous forme d’image, comme sur 404works, je dois le juger à la simple lecture, alors qu’habituellement, j’utilise au minimum 3 logiciels d’analyse pour extraire la valeur SEO et stylistique d’un article avant de donner mon avis. Soit. Certaines images sont des copies de forums privés, ou de header d’un site, sans plus d’informations. Si je ne trouve pas ma réponse, si je ne peux pas lire un article en entier, si je ne comprends pas ce que je vois, je passe mon tour également.

Machine à écrire

Après avoir critiqué tout le monde gratuitement, que peut-on en déduire d’utile ?

Je replace ici deux choses rapidement :

La première est que mon jugement n’est en rien une référence. Je ne suis même pas un client habituel du rédacteur puisque je suis rédacteur moi-même. Autrement dit, quand vous construisez des murs, ça ne se passe pas de la même manière si vous en construisez un chez un maçon de métier. À ce titre, mon jugement est relatif à ma position qui me force à l’exigence. Donc, nuancez toujours mon propos.

 

La seconde est que j’espère bien que ce texte soit utile à toutes et tous, vous les rédacteurs qui nous lisez. Je souhaite plus que tout une profession forte et belle, un internet de qualité, une entraide entre collègues de la même branche. J’espère un jour assister à des conférences de copywriting dans des events de rédaction Web. J’ai envie de formations dédiées, d’une progression commune. C’est à ce titre que je vous parle de ce que je vois de mon point de vue, et j’espère que vous ferez de mon témoignage une force pour votre entreprise, sinon cela ne rime pas à grand-chose pour moi.

 

Ceci étant dit, voici ce que j’en déduis comme « règles » pour un réseau de prescription de qualité et une vraie efficacité lors de vos prospections.

Comment prendre contact avec moi par mail ?

Quand vous envoyez un mail à un prospect qui a émis le souhait de trouver des collaborateurs, faites une lettre de motivation courte, hyper personnalisée. Montrez au moins que vous avez regardé le site du client. Expliquez votre parcours et vos qualités de travail. Donnez vos recommandations si vous en avez. Accompagnez le texte de deux exemples que vous avez écrits pour d’autres clients, format PDF, avec nom du client, lien et date. Parce qu’on est des pros.

Votre prospect doit comprendre que vous êtes bosseur, sérieux, fiable. Mais aussi intéressé par l’entreprise. Par exemple, expliquez vos choix de textes d’exemples en fonction d’un contrat que votre prospect vient de terminer ou qui correspond à ce qu’il publie, pour qu’il soit à l’aise pour juger de votre travail.

Dans vos échanges, soyez enthousiaste, qu’il y ait une bonne énergie, que votre prospect sente qu’il peut vous appeler pour discuter. Et enfin, gardez en tête d’être la solution et non le problème du client. Donc « clé en main, exécutif, créatif si besoin » sont de très bons arguments.

Faut-il prendre contact par téléphone ?

C’est certainement une démarche convaincante pour un premier échange, mais pour moi, cela montre un manque de respect, comme entrer chez quelqu’un sans sonner. La prise de contact par mail me semble un préalable. Le courrier peut juste annoncer un prochain appel « et si vous avez une préférence d’horaire, n’hésitez pas à me le donner ». Cela passera mieux.

La fiche de plate-forme idéale pour prospecter en mode Inbound

J’imagine la fiche de rédacteur ou rédactrice web ainsi :

  • Une photo au travail, en train d’écrire sur un ordi, regardant l’objectif avec un visage simplement ouvert et avenant. C’est la seule info dont j’ai besoin.
  • Un statut de rédacteur qui est juste rédacteur, pas développeur Web aussi. « Je cherche un pro, pas une clé multifonction ».
  • Un tarif qui se situe dans la moyenne basse du site, parce que 1 : on s’en fout, on discutera du prix ensemble de toute façon, et surtout 2 : Vous ne sortirez pas sinon dans mes recherches sur le critère du prix. Et trop élevé ou trop bas, ça m’inquiète sur la conscience de la réalité du marché, et donc l’expérience de terrain du rédacteur.
  • Un texte copywrité si le rédacteur annonce savoir le faire. Ça serait bien d’avoir une démonstration de sa capacité à vendre en se vendant lui-même. Il peut même idéalement l’expliquer en deux lignes en dessous de sa démonstration (nom de la technique, déroulé, personnal branding, etc.)
  • Un texte qui donne des valeurs raisonnables, qui montre un peu du caractère du rédacteur, qui ne donne pas de références trop supérieures au client potentiel (« j’ai travaillé pour Vogue, je peux vous faire une fiche produit »)
  • Un passage qui précise que vous êtes tout-terrain, sauf si vraiment, vous ne voulez travailler que sur la puériculture, l’écologie ou l’automobile.
  • Des exemples d’articles (300 mots environ) avec précision de la demande du client si possible (sujet, SEO, structure imposée, etc.)
  • Un message « call to action » simple du type « je réponds à votre mail en une heure »
  • Et surtout, surtout, SURTOUT : Aucune faute dans cette présentation ou dans les articles d’exemples !
Crayons de couleur

Ma conclusion, avec mes salutations aux collègues rédacteurs

Alors que je suis le client le plus difficile que peut imaginer un rédacteur Web, l’étant moi-même et visant le Premium, je suis aussi celui qui lui veut le plus de bien. Je ne rentrerai pas ici sur les échanges une fois l’essai lancé pour SEOmantique, parce que c’est très spécifique à nous et n’est pas source d’enseignement pour tout le monde.

Ce qui me motive, c’est bien le succès commun. Meilleurs sont les rédacteurs Web, plus on sort de l’uberisation sauvage de notre profession. J’espère donc que ce retour sur mon expérience récente de recrutement va pouvoir vous être utile dans vos prospections à venir. Je vous souhaite en tout cas à toutes et tous une excellente et sincère continuation.

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6 réflexions sur “Ce que je regarde face à une candidature de rédacteur Web”

  1. Avatar
    Alexia Peytoureau

    Merci pour ces conseils David, que je lis après avoir suivi ta formation sur Udemy. Ça m’éclaire pas mal et je vais donc retravailler l’à propos de mon site et la manière de me présenter sur Malt.
    Mais ça m’aide aussi pour envoyer prochainement des mails de prospection. Plus on est exigeant et plus on vise l’excellence, donc merci pour cet article.

  2. Avatar

    Merci pour ces conseils intéressants… Mais si on ne peut pas s’inscrire sur une plateforme dédiée à la recherche d’emploi de rédacteur web, comment faites-vous pour vous faire connaitre?
    Merci!

  3. Avatar
    Stéphanie Briffard

    Bonjour David,
    petite question d’une future rédactrice web SEO : quels sont les trois logiciels d’analyse SEO que vous utilisez ?
    Je possède des bases en rédaction web, mais je me demande comment optimiser mes textes pour un meilleur référencement.
    D’avance merci
    Stéphanie

  4. Avatar
    Alix de Loriol

    Très intéressant, mais du coup, pfffff, gros stress en amont si jamais je décidais d’envoyer ma candidature 😉

    1. David Gos

      Ce texte est là pour aider à comprendre le point de vue d’un client potentiel et les choses qu’il regarde, en aucun cas pour juger de la qualité d’un rédacteur ^^

  5. Avatar

    J’abonde dans le sens de cet article. Peut-on ajouter qu’il est possible d’ajouter le contexte, lorsqu’on joint un ou des articles ? Car pour la plupart des rédacteurs web “tout-terrains” dont vous parlez, il convient souvent de parvenir à un résultat quantifiable (obtenir telle fourchette de partages sur les réseaux sociaux, tel fourchette de nombre de lectures, de commentaires, de transformation du call-to-action, etc)

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